8 avril 2025

Licenciement abusif : votre recours devant les prud’hommes

Licenciement abusif : votre recours devant les prud’hommes

Qu'est-ce qu'un licenciement abusif ?


Un licenciement abusif est un licenciement qui est sans cause réelle et sérieuse.

Et un licenciement irrégulier est un licenciement qui ne respecte pas la procédure légale.


Définition et critères


  1. Cause réelle et sérieuse :


    • Réelle : Fondée sur des faits objectifs et vérifiables.

    • Sérieuse : Justifiant la rupture du contrat par sa gravité ou son importance.

  2. Respect de la procédure :

    • Convocation à un entretien préalable.

    • Notification écrite précisant les motifs de licenciement.

Pourquoi saisir les prud’hommes ?

Le Conseil de prud’hommes est une juridiction spécialisée en droit du travail. Lorsqu’un salarié estime avoir été licencié de manière abusive, il peut saisir cette instance pour défendre ses droits et demander réparation.


Le rôle des prud’hommes

Le Conseil de prud’hommes a pour mission de :

  • Examiner le litige entre le salarié et l’employeur.

  • Évaluer la validité du licenciement : cause réelle et sérieuse, respect de la procédure.

  • Statuer sur les indemnités dues au salarié en cas de licenciement abusif.

Cette juridiction est composée de représentants des salariés et des employeurs, garantissant un traitement paritaire du litige.

Les objectifs pour le salarié


Saisir les prud’hommes permet de :

  1. Faire reconnaître le licenciement abusif 

  2. Obtenir des indemnités 

  3. Demander la réintégration : Si les deux parties sont d’accord, le salarié peut retrouver son poste ou un poste équivalent.

Bon à savoir : Saisir les prud’hommes n’est pas uniquement un acte réparateur pour le salarié lui-même. Cela envoie aussi un signal fort pour lutter contre des pratiques injustes dans le monde du travail.


Les étapes pour contester un licenciement abusif


Contester un licenciement abusif devant le Conseil de prud’hommes nécessite de respecter une stratégie bien définie. Voici les différentes étapes pour maximiser vos chances de succès.


1. Préparer son dossier


Un dossier solide est essentiel pour prouver le caractère abusif du licenciement. Rassemblez :

  • La lettre de licenciement : Car les juges ne pourront se prononcer que sur les griefs et faits invoqués dans la lettre pour en apprécier le bien-fondé.

  • Contrat de travail et avenants : Ils sont essentiels à l’appréciation du caractère abusif du licenciement.

  • Preuves matérielles : Emails, courriers, fiches de paie, attestations ou tout autre élément démontrant que vous avez fait, ou pas, ce que l’on vous reproche. 

  • Témoignages : de collègues ou de tiers.


2. Déposer une requête


Le salarié doit saisir le Conseil de prud’hommes compétent, généralement celui du lieu où est exécuté le travail ou celui du siège de l’entreprise.

  • Rédiger une requête claire : Expliquez les motifs de la contestation et précisez vos demandes (indemnités ou réintégration).

  • Respecter le délai légal : Vous disposez par principe de 12 mois à compter de la notification du licenciement pour saisir le Conseil de prud’hommes.


3. Audience de conciliation


Avant l’audience de jugement, une première audience dite de conciliation est organisée.

  • Objectif : Tenter de résoudre le litige à l’amiable.

  • Issue possible : Si les parties trouvent un accord, le litige est clos. Dans le cas contraire, l’affaire suit son cours jusqu’à l’audience de jugement.

4. Phase de mise en état


Si la conciliation échoue, plusieurs audiences de procédures sont fixées pour permettre au juge de vérifier que les parties s’échangent régulièrement leurs arguments. Et lorsque tous les arguments ont été échangés et que l’affaire est prête à être plaidée, celle-ci est renvoyée en audience de jugement.


5. Audience de jugement


Lors de cette audience :

  • Les arguments sont exposés : Le salarié (ou son conseil) plaide en premier. L’employeur (ou son conseil) en dernier.

  • Les juges rendent une décision : Ils statuent sur la validité du licenciement et fixent les éventuelles indemnités dues.

Bon à savoir : La décision n’est quasiment jamais rendue sur l’audience. L’affaire est ainsi mise en délibéré et la décision est donc rendue plusieurs semaines après. 


6. Appel de la décision


Si la décision ne satisfait pas l’une des parties, la procédure peut - sauf exception - se poursuivre devant la Cour d’appel. Qui examinera en principe de nouveau toute l’affaire.


Indemnités possibles en cas de licenciement abusif


Lorsqu’un licenciement est reconnu comme abusif par le Conseil de prud’hommes, le salarié peut prétendre à plusieurs types d’indemnités. Outre les indemnités conventionnelles ou légales, certaines indemnités visent à réparer le préjudice subi, qu’il soit moral ou financier.


1. Indemnité légale de licenciement

Sauf si l’indemnité conventionnelle est plus favorable, le salarié peut percevoir l’indemnité légale si :

  • Il a au moins 8 mois d’ancienneté dans l’entreprise.

  • Le licenciement est reconnu abusif, même si l’employeur a respecté la procédure.

Le montant est calculé ainsi :

  • 1/4 de mois de salaire brut par année d’ancienneté pour les 10 premières années.

  • 1/3 de mois de salaire brut par année supplémentaire.


2. Indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse


Cette indemnité est spécifique aux licenciements jugés abusifs. Elle est fixée selon un barème légal (appelé parfois barème Macron) qui tient compte de l’ancienneté du salarié et de la taille de l’entreprise.

  • Exemple : Pour un salarié ayant 5 ans d’ancienneté travaillant dans une entreprise d’au moins 11 salariés, le minimum est de 3 mois de salaire brut et le maximum de 6 mois.


3. Indemnités compensatrices


  • Préavis non effectué : Le salarié est indemnisé pour la période où il aurait dû travailler.

  • Congés payés non pris : Tous les jours de congé non soldés doivent être rémunérés.


4. Dommages et intérêts

En plus des indemnités légales et compensatrices et de l’indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, des dommages et intérêts peuvent être accordés si le licenciement a causé au salarié un préjudice distinct du licenciement (Ex: licenciement humiliant ou vexatoire).

Le montant est déterminé par les juges en fonction des circonstances et des preuves fournies.


Conclusion


Le licenciement abusif est un licenciement injustifié. Saisir le Conseil de prud’hommes permet de le contester et d’obtenir une indemnisation, et parfois même de réintégrer son poste.

Chaque étape, de la préparation du dossier à l’audience, est cruciale pour maximiser vos chances de succès. Il est essentiel de faire valoir vos droits avec rigueur et détermination.

Chez Monciero Avocats, nous sommes à vos côtés pour analyser votre situation, constituer un dossier solide et vous représenter avec expertise. Contactez-nous dès aujourd’hui pour un accompagnement sur mesure et faire valoir vos droits avec succès.

Qu'est-ce qu'un licenciement abusif ?


Un licenciement abusif est un licenciement qui est sans cause réelle et sérieuse.

Et un licenciement irrégulier est un licenciement qui ne respecte pas la procédure légale.


Définition et critères


  1. Cause réelle et sérieuse :


    • Réelle : Fondée sur des faits objectifs et vérifiables.

    • Sérieuse : Justifiant la rupture du contrat par sa gravité ou son importance.

  2. Respect de la procédure :

    • Convocation à un entretien préalable.

    • Notification écrite précisant les motifs de licenciement.

Pourquoi saisir les prud’hommes ?

Le Conseil de prud’hommes est une juridiction spécialisée en droit du travail. Lorsqu’un salarié estime avoir été licencié de manière abusive, il peut saisir cette instance pour défendre ses droits et demander réparation.


Le rôle des prud’hommes

Le Conseil de prud’hommes a pour mission de :

  • Examiner le litige entre le salarié et l’employeur.

  • Évaluer la validité du licenciement : cause réelle et sérieuse, respect de la procédure.

  • Statuer sur les indemnités dues au salarié en cas de licenciement abusif.

Cette juridiction est composée de représentants des salariés et des employeurs, garantissant un traitement paritaire du litige.

Les objectifs pour le salarié


Saisir les prud’hommes permet de :

  1. Faire reconnaître le licenciement abusif 

  2. Obtenir des indemnités 

  3. Demander la réintégration : Si les deux parties sont d’accord, le salarié peut retrouver son poste ou un poste équivalent.

Bon à savoir : Saisir les prud’hommes n’est pas uniquement un acte réparateur pour le salarié lui-même. Cela envoie aussi un signal fort pour lutter contre des pratiques injustes dans le monde du travail.


Les étapes pour contester un licenciement abusif


Contester un licenciement abusif devant le Conseil de prud’hommes nécessite de respecter une stratégie bien définie. Voici les différentes étapes pour maximiser vos chances de succès.


1. Préparer son dossier


Un dossier solide est essentiel pour prouver le caractère abusif du licenciement. Rassemblez :

  • La lettre de licenciement : Car les juges ne pourront se prononcer que sur les griefs et faits invoqués dans la lettre pour en apprécier le bien-fondé.

  • Contrat de travail et avenants : Ils sont essentiels à l’appréciation du caractère abusif du licenciement.

  • Preuves matérielles : Emails, courriers, fiches de paie, attestations ou tout autre élément démontrant que vous avez fait, ou pas, ce que l’on vous reproche. 

  • Témoignages : de collègues ou de tiers.


2. Déposer une requête


Le salarié doit saisir le Conseil de prud’hommes compétent, généralement celui du lieu où est exécuté le travail ou celui du siège de l’entreprise.

  • Rédiger une requête claire : Expliquez les motifs de la contestation et précisez vos demandes (indemnités ou réintégration).

  • Respecter le délai légal : Vous disposez par principe de 12 mois à compter de la notification du licenciement pour saisir le Conseil de prud’hommes.


3. Audience de conciliation


Avant l’audience de jugement, une première audience dite de conciliation est organisée.

  • Objectif : Tenter de résoudre le litige à l’amiable.

  • Issue possible : Si les parties trouvent un accord, le litige est clos. Dans le cas contraire, l’affaire suit son cours jusqu’à l’audience de jugement.

4. Phase de mise en état


Si la conciliation échoue, plusieurs audiences de procédures sont fixées pour permettre au juge de vérifier que les parties s’échangent régulièrement leurs arguments. Et lorsque tous les arguments ont été échangés et que l’affaire est prête à être plaidée, celle-ci est renvoyée en audience de jugement.


5. Audience de jugement


Lors de cette audience :

  • Les arguments sont exposés : Le salarié (ou son conseil) plaide en premier. L’employeur (ou son conseil) en dernier.

  • Les juges rendent une décision : Ils statuent sur la validité du licenciement et fixent les éventuelles indemnités dues.

Bon à savoir : La décision n’est quasiment jamais rendue sur l’audience. L’affaire est ainsi mise en délibéré et la décision est donc rendue plusieurs semaines après. 


6. Appel de la décision


Si la décision ne satisfait pas l’une des parties, la procédure peut - sauf exception - se poursuivre devant la Cour d’appel. Qui examinera en principe de nouveau toute l’affaire.


Indemnités possibles en cas de licenciement abusif


Lorsqu’un licenciement est reconnu comme abusif par le Conseil de prud’hommes, le salarié peut prétendre à plusieurs types d’indemnités. Outre les indemnités conventionnelles ou légales, certaines indemnités visent à réparer le préjudice subi, qu’il soit moral ou financier.


1. Indemnité légale de licenciement

Sauf si l’indemnité conventionnelle est plus favorable, le salarié peut percevoir l’indemnité légale si :

  • Il a au moins 8 mois d’ancienneté dans l’entreprise.

  • Le licenciement est reconnu abusif, même si l’employeur a respecté la procédure.

Le montant est calculé ainsi :

  • 1/4 de mois de salaire brut par année d’ancienneté pour les 10 premières années.

  • 1/3 de mois de salaire brut par année supplémentaire.


2. Indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse


Cette indemnité est spécifique aux licenciements jugés abusifs. Elle est fixée selon un barème légal (appelé parfois barème Macron) qui tient compte de l’ancienneté du salarié et de la taille de l’entreprise.

  • Exemple : Pour un salarié ayant 5 ans d’ancienneté travaillant dans une entreprise d’au moins 11 salariés, le minimum est de 3 mois de salaire brut et le maximum de 6 mois.


3. Indemnités compensatrices


  • Préavis non effectué : Le salarié est indemnisé pour la période où il aurait dû travailler.

  • Congés payés non pris : Tous les jours de congé non soldés doivent être rémunérés.


4. Dommages et intérêts

En plus des indemnités légales et compensatrices et de l’indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, des dommages et intérêts peuvent être accordés si le licenciement a causé au salarié un préjudice distinct du licenciement (Ex: licenciement humiliant ou vexatoire).

Le montant est déterminé par les juges en fonction des circonstances et des preuves fournies.


Conclusion


Le licenciement abusif est un licenciement injustifié. Saisir le Conseil de prud’hommes permet de le contester et d’obtenir une indemnisation, et parfois même de réintégrer son poste.

Chaque étape, de la préparation du dossier à l’audience, est cruciale pour maximiser vos chances de succès. Il est essentiel de faire valoir vos droits avec rigueur et détermination.

Chez Monciero Avocats, nous sommes à vos côtés pour analyser votre situation, constituer un dossier solide et vous représenter avec expertise. Contactez-nous dès aujourd’hui pour un accompagnement sur mesure et faire valoir vos droits avec succès.

Auteur

Jean-Gabriel Monciero

Avocat à la Cour

Depuis plus de 10 ans, le cabinet Monciero Avocat dédie entièrement son expertise en droit du travail et en droit social au service des salariés et notamment des cadres.

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