19 juillet 2025

Un employeur ne peut pas licencier un salarié de manière arbitraire. Le Code du travail impose qu’un licenciement repose sur une cause réelle et sérieuse. Mais que signifie exactement cette notion, souvent mal comprise ?
Définition juridique simplifiée
Le Code du travail impose à l’employeur de justifier tout licenciement par une cause à la fois réelle (fondée sur des faits objectifs, vérifiables, et matériellement établis) et sérieuse (suffisamment grave pour rendre impossible le maintien du salarié dans l’entreprise).
Un simple désaccord ou une impression de "perte de confiance" ne saurait constituer un motif valable sans preuve concrète.
Par exemple, licencier un salarié au motif qu’il « ne correspondrait plus au poste » sans fournir d’éléments objectifs (évaluations, avertissements, entretiens formalisés) pourra être jugé comme abusif. Le salarié peut alors contester la décision devant le Conseil de prud’hommes.
Les obligations de l’employeur en matière de justification
L’employeur doit prouver que les faits reprochés sont exacts, objectifs et qu’ils ont été portés à la connaissance du salarié. En cas de litige, c’est devant le Conseil de prud’hommes que cette justification sera évaluée.
Si les juges estiment que la cause est absente, imprécise ou insuffisamment étayée, le licenciement sera jugé sans cause réelle et sérieuse. Dans ce cas, le salarié peut obtenir une indemnisation voire, dans certains cas, sa réintégration dans l’entreprise.
Il n’est pas toujours évident de savoir si un licenciement est légitime ou non. Pourtant, certains signes ne trompent pas et doivent vous alerter sur l’absence possible de cause réelle et sérieuse.
Signes et indices à repérer
Plusieurs éléments peuvent faire douter de la légitimité d’un licenciement :
Le motif invoqué dans la lettre de licenciement est flou ou vague (ex : "perte de confiance", "désaccords répétés").
Aucun avertissement ou entretien préalable n’a été fait avant la rupture.
Le salarié n’a jamais eu d’entretien d’évaluation ou de reproche formel.
Des collègues ou supérieurs confirment l’absence de problèmes de comportement ou de performance.
Le dossier disciplinaire du salarié est vide malgré une importante ancienneté.
Un licenciement intervenu après un arrêt maladie, ou un congé maternité doit également alerter : il peut masquer une discrimination ou un motif illicite.
Témoignages, documents et éléments de preuve utiles
Pour contester un licenciement, il est crucial de rassembler :
La lettre de licenciement, pour analyser le motif invoqué.
Les échanges écrits (emails, SMS, courriers) avec votre hiérarchie.
Vos évaluations annuelles, objectifs atteints ou retours positifs.
D’éventuels témoignages de collègues.
Les documents internes (procédures RH, règlement intérieur, contrats) pour vérifier si l’entreprise a respecté ses propres règles.
Ces éléments constituent la base de votre défense. Un avocat expérimenté saura les analyser et les exploiter pour démontrer le caractère abusif du licenciement.
Être licencié sans cause réelle et sérieuse ne signifie pas que vous devez subir passivement. Le droit du travail prévoit des compensations concrètes que vous pouvez réclamer pour réparer le préjudice subi.
Indemnités prévues par le Code du travail
Lorsqu’un licenciement est reconnu abusif par le Conseil de prud’hommes, l’employeur peut être condamné à verser au salarié :
Une indemnité pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, dont le montant dépend de l’ancienneté du salarié, de sa rémunération et du préjudice subi.
Une indemnité spécifique peut être versée si la procédure de licenciement n’a pas été respectée (absence d’entretien préalable, irrégularité de convocation etc.)
Le remboursement des indemnités chômage par l’employeur, dans la limite de 6 mois d’indemnités.
"Un salarié avec 10 ans d’ancienneté peut obtenir jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros selon le contexte et la taille de l’entreprise."
Barème Macron : limites et contestations possibles
Depuis 2017, les juges doivent généralement appliquer un barème d’indemnisation prévu par les ordonnances Macron. Ce barème fixe un montant minimum et maximum calculé selon l'ancienneté du salarié au sein de l'entreprise.
Cependant, des exceptions existent. Et les juges peuvent écarter ce barème.
"Chez Monciero Avocat, nous avons déjà obtenu des indemnités largement supérieures aux plafonds du barème lorsque les conditions le justifiaient."
Réintégration ou compensation financière : que choisir ?
Dans certains cas, il est possible de demander sa réintégration dans l’entreprise. Toutefois, cette option est rare et souvent peu souhaitée en pratique, surtout si la relation de confiance est rompue. Ce d’autant que l’employeur peut s’y opposer (sauf licenciement nul).
La majorité des salariés préfèrent opter pour une compensation financière négociée ou prononcée par le tribunal.
Contester un licenciement injustifié peut sembler complexe. Pourtant, en étant bien accompagné, chaque étape devient plus claire et vous donne les meilleures chances d’obtenir réparation.
Étapes pour saisir le Conseil de prud’hommes
Voici le parcours classique à suivre :
Rassemblement des preuves : lettre de licenciement, documents internes, échanges, témoignages…
Tentative de conciliation : dans certains cas, un règlement amiable peut être tenté avec l’aide d’un avocat.
Saisine du Conseil de prud’hommes : cela se fait par requête, en exposant les faits et les demandes de réparation.
Phase de conciliation
Phase de jugement, si aucun accord n’a été trouvé.
"Un bon dossier, bien structuré dès le départ, augmente nettement vos chances d’obtenir gain de cause devant les prud’hommes."
Délais à respecter pour agir efficacement
Vous disposez par principe d’un délai de 12 mois à compter de la notification du licenciement pour contester celui-ci devant les prud’hommes.
Ce délai est strictement encadré : passé ce délai, votre recours sera automatiquement rejeté, même si vous avez raison sur le fond.
"Dès réception de la lettre de licenciement, il est crucial de consulter un avocat pour ne pas perdre de temps.
Face à un licenciement que vous jugez injuste, la tentation peut être grande de "laisser tomber" ou de gérer seul la situation. Pourtant, l’accompagnement d’un avocat change radicalement l’issue d’un dossier.
Rôle stratégique de l’avocat dans la négociation ou au contentieux
Un avocat en droit du travail :
Analyse objectivement la solidité du dossier et identifie les failles du licenciement.
Négocie directement avec l’employeur pour obtenir un accord avantageux, sans forcément aller jusqu’au contentieux.
Prépare un dossier complet pour les prud’hommes, avec les bons arguments juridiques, le bon ton, les bons délais.
Vous représente à chaque audience, pour que vous ne soyez jamais seul face à votre ancien employeur.
"Seul, un salarié peut passer à côté d’une indemnité légitime. Avec un avocat, chaque élément est valorisé, chaque erreur de l’employeur est utilisée à votre avantage."
Comment Monciero Avocats vous aide à obtenir réparation
Chez Monciero Avocats, notre approche est fondée sur :
Une écoute attentive de votre situation, sans jugement.
Une stratégie personnalisée, adaptée à votre poste, votre entreprise et vos objectifs.
Une volonté constante de maximiser votre indemnisation, tout en préservant votre santé et votre réputation.
"Nos clients repartent souvent soulagés, mieux indemnisés que prévu, et surtout prêts à rebondir sereinement."
Conclusion
Contester un licenciement peut sembler intimidant, mais comprendre vos droits, reconnaître les signes d’un licenciement injustifié et être bien accompagné font toute la différence. De la détection des irrégularités à l’obtention d’une indemnisation juste, chaque étape compte.
Chez Monciero Avocat, nous vous aidons à transformer cette épreuve en opportunité. Notre objectif : vous accompagner avec rigueur, humanité et efficacité vers une issue favorable.
Vous pensez être victime d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse ? Parlez-nous de votre situation et faisons valoir ensemble vos droits.
Auteur
Jean-Gabriel Monciero
Avocat à la Cour
Depuis plus de 10 ans, le cabinet Monciero Avocat dédie entièrement son expertise en droit du travail et en droit social au service des salariés et notamment des cadres.